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Repensez-y

(24e dimanche ordinaire : Isaïe 50, 5-9 ; Jacques 2, 14-18 ; Marc 8, 27-35)

Si vous avez déjà vu les lectures d'aujourd'hui, voici une question pour vous. Combien de parties du corps pouvez-vous nommer qui sont mentionnées dans la première lecture et le psaume ? Nous allons y revenir.

Dans l'Évangile, après avoir entendu les rumeurs qui circulent à son sujet, Jésus demande à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » Pierre répond pour les autres : « Tu es le Christ », c'est-à-dire l'Oint, le Messie. Voilà un moment clé de leur vie. Jésus doit maintenant les préparer à ce qui va venir. Il est à la veille de commencer son dernier voyage vers Jérusalem, et il leur dit de repenser leurs idées messianiques.

Pierre est scandalisé ! Sa réaction, aussi malavisée qu'elle soit, se comprend. Des mots comme « souffrir... être rejeté... être tué » ne semblent pas avoir de place avec le mot "Messie". Jésus aurait pu ajouter : « Je présenterai mon dos à ceux qui me frappent, et mes joues à ceux qui m’arrachent la barbe. Je ne cacherai pas ma face devant les outrages et les crachats », pour reprendre les termes d'Isaïe.

À la Salette, Marie, à travers ses larmes, donne sa propre réponse à la question de Jésus. Il est son Fils, le Christ, l'Oint, le Messie. Mais son grand crucifix, avec marteau et pinces, le montre dépouillé de sa majesté et de sa puissance, battu et blessé, l'image même de l'amour rédempteur.

Le texte d'Isaïe d'aujourd'hui nous invite à réviser notre conception de la souffrance et de l'humiliation. Peu importe ce que nous envisageons d'affronter en tant que chrétiens, nous pouvons nous aussi dire : « Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages ».

Revenons à la question posée au début de cette réflexion, la réponse est six : oreille, dos, joues, visage, yeux et pieds. Dans la Bible, les parties du corps sont souvent une façon poétique de dire Moi, par exemple : « mes yeux ont vu ».

Saint Jacques invite ses lecteurs à regarder à nouveau la signification de la foi. Elle est interne et externe. « C’est par mes œuvres que je te montrerai la foi », écrit-il. Un poème attribué à sainte Thérèse d'Avila le dit de la façon suivante : « Le Christ n’a pas d’autre corps sur terre que le tien... Les mains sont à toi, les pieds sont à toi, les yeux sont à toi, tu es son corps ». Servons-nous en avec une foi courageuse, afin que, par nos œuvres, d'autres puissent apprendre à connaître le Christ et à se réjouir de sa miséricorde infinie.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Ouvre-toi !

(23e dimanche ordinaire : Isaïe 35, 4-7 ; Jacques 2, 1-5 ; Marc 7, 31-37)

Les textes que l'Église nous propose aujourd'hui peuvent sembler, à première vue, un peu moins difficiles ou stimulants que d'ordinaire. D'autre part, les liens salettins avec ces lectures sont abondants et riches.

Chez Isaïe : « Dites aux gens qui s’affolent : Soyez forts, ne craignez pas... L’eau jaillira dans le désert, des torrents dans le pays aride ». Nous entendons les premières paroles de la Belle Dame à Mélanie et Maximin. Nous voyons la fontaine miraculeuse.

Dans le psaume : « Aux affamés, il donne le pain... il égare les pas du méchant ». Nous rappelons la promesse de Marie : l'abondance si son peuple prend ses paroles à cœur... et sa crainte de calamités futures s'il n'y fait pas cas.

Chez Jacques : « N’ayez aucune partialité envers les personnes... Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? » La famille de Maximin n'était certainement pas riche, et celle de Mélanie extrêmement pauvre.

Dans l'Évangile, l'ouverture des oreilles du sourd peut être comparée à la façon dont Marie parle aux enfants dans leur patois lorsqu'elle voit qu'ils ne comprennent pas le français ; et la déliaison de la langue de l'homme peut être vue dans les réponses surprenantes de ces enfants sans éducation lors des interrogatoires.

En effet, « Effata ! Ouvre-toi ! » est au centre du message de la Salette. La Vierge est venue ouvrir les yeux des gens à la réalité du péché et de la souffrance, leurs oreilles à la Parole de Dieu, ainsi que leur esprit et leur imagination à de nouvelles possibilités.

Avant tout, elle voulait ouvrir leur cœur à l'amour de Dieu manifesté dans le Christ crucifié et dans l'Eucharistie. Cela s’exprime dans la première ligne du psaume responsorial : « Le Seigneur garde à jamais sa fidélité. »

La Salette est une invitation à garder la fidélité au Seigneur qui « vient lui-même et va vous sauver ». Nous répondons par la prière et le respect. Il est évident que nous devrons aussi garder la fidélité aux autres, que ce soit par la réconciliation quand il le faut, ou par notre effort de subvenir aux besoins physiques ou spirituels des autres.

Le message de Marie qui nous invite à garder la fidélité est sans limites et s'applique à tous les âges, à tous les groupes, bref, à tout son peuple.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Ainsi vous vivrez

(22e dimanche ordinaire : Deutéronome 4, 1-8 ; Jacques 1, 17-27 ; Marc 7, 1-23)

Quand vous a-t-on dit : « Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme vous catholiques ! Quel autre peuple a des décrets et des ordonnances aussi justes que les vôtres ? » Probablement jamais !

Dans la première lecture, cependant, Moïse prévoit que les autres nations seront impressionnées par les lois et les statuts que Dieu a donnés à son peuple. Il les exhorte : « écoutez les décrets et les ordonnances que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez ». En d'autres termes, loin d'être un fardeau, la Loi est un don merveilleux. Elle leur permettra, dans les paroles du psaume d'aujourd'hui, de se conduire parfaitement, et agir avec justice.

Pourquoi, alors, dans l'Évangile de ce jour, Jésus critique-t-il si sévèrement les Pharisiens et les scribes respectueux de la loi ? Parce qu'ils représentaient l'accomplissement de la prophétie : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi » (Isaïe 29, 13).

Parmi ceux que Marie nommait « mon peuple » à la Salette, plusieurs ne répondaient même pas du bout des lèvres aux demandes de leur foi. Elle leur a dit en larmes combien elle devait plaider en leur faveur auprès de son Fils. Elle les suppliait d'observer la Loi, non par esprit de légalisme, mais pour leur propre bien. Elle ne voulait pas que Jésus les abandonne à la famine et à la mort. Elle est venue pour qu'ils puissent vivre.

En général, les gens consentent à obéir aux lois de leur pays. Cependant, quand il s'agit de la morale et du dogme chrétiens, il est malheureusement facile de « laisser de côté le commandement de Dieu, pour s’attacher à la tradition des hommes ». Nous oublions l'injonction : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne (comme les pharisiens), et vous n’y enlèverez rien (comme nous sommes enclins à le faire) ».

Les Israélites n'ont pas parfaitement observé la loi. Nous non plus. Nous manquons souvent au plan que Dieu a établi pour nous. En comptant sur sa miséricorde, nous essayons de nouveau. C'est un détail essentiel du message de réconciliation, nous devons retourner à l'esprit et à la pratique de notre foi catholique.

Saint Jacques écrit : « Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter ». La douceur est essentielle à notre respect de la volonté de Dieu.

Dieu sait ce qui donne la vie. La Belle Dame le sait aussi bien.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
lundi, 02 août 2021 08:57

Concert International

CONCERT INTERNATIONAL DES LAÏCS SALETTINS

Cette année si importante. pendant laquelle on célèbre le 175éme Anniversaire de l´Apparition de La Belle Dame, les Laïcs Salettins organisent un “Concert Virtuel d´Action des Grâces” pour cet événement. Ce Concert veut unir La Famille Salettine comme source d´évangélisation et de diffusion du Message de Salette. N'importe quel membre de la Famille Salettine, laïc ou religieux, qui se sent appelé et inspiré à composer et interpréter un cantique dédié à Notre Mère de La Salette, peut participer avec un seul cantique par pays. Le cantique doit être inédit, et sa composition doit être basée dans l´histoire et le Fait de La Salette, ses personnages, son Message, ou dans la mission demandée par Notre Dame pendant son Apparition. C´est possible aussi faire la musique d´une prière ou d´une partie de la prière.

Le Concert International aura lieu le 18 septembre 2021, par la plateforme ZOOM, dans l´horaire qui será fixé selon le fuseau horaire de chaque pays. L´inscription des pays qui participeront, aura lieu le 31 août 2021.

D´autres informations plus détaillées on peut les avoir parés l´adresse : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Publié dans LAIQUE ASSOCIÉS (FR)

Comment servir le Seigneur, et pourquoi

(21e dimanche ordinaire : Josué 24, 1-18 ; Éphésiens 5, 21-32 ; Jean 6, 60-69)

Attention ! Les lectures de cette semaine vont tous nous interpeller de différentes façons.

La dernière fois que nous avons vu ces lectures (il y a trois ans), le titre de la réflexion fut : Qui voulons-nous servir ?Tout nous dirigeait vers la réponse évidente : nous servons le Seigneur. Pour nous, la décision est prise ! Comme Josué, nous décidons de servir le Seigneur. Bon ! Et ensuite ? Il faut déterminer comment.

En effet, que signifie servir le Seigneur ? Que pouvons-nous faire ? Notre-Dame de La Salette en donne une liste partielle : la prière quotidienne, l'Eucharistie hebdomadaire, la discipline du Carême chaque année, le respect du nom du Seigneur.

La liste complète nous vient de la Bible et des enseignements de l'Église, où nous voyons l'importance d'aimer le prochain, au moyen des œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles.

Donc, on est appelé à la prière, à l'amour, à la miséricorde. Mais le comment du service ne finit pas là. Tous ces éléments présupposent deux attitudes fondamentales : la soumission et la conversion, qui sont toujours difficiles pour nous.

Josué a donné des options au peuple. Il leur dit : « Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir ». C'était leur moment de vérité. Ils répondirent correctement : « Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu ». Cela suffisait-il ?

Le véritable comment du service du Seigneur peut se résumer ainsi : si je veux fidèlement, vraiment et honnêtement servir le Seigneur, je devrai me soumettre à lui complètement, sans condition. Puis-je en être certain ?

La réponse à cette question nous amène au pourquoi. Simon-Pierre parlait pour les Apôtres et, nous l'espérons, pour nous, quand il dit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu ».

Quelle puissante déclaration de foi ! Est-ce la nôtre aussi ? Croyons-nous vraiment que notre vie est vide sans le Christ ? Sommes-nous prêts à accepter sa volonté, et même à nous soumettre les uns aux autres, par respect pour lui ?

Les obstacles sont nombreux, mais espérons quand même pouvoir nous écrier avec le psalmiste : « Je me glorifierai dans le Seigneur ! »

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
samedi, 31 juillet 2021 16:29

Méditation - Août 2021

Une histoire à raconter

Août 2021

Raconter une histoire enflamme le cœur

L’art narratif existe depuis les débuts de la civilisation humaine. On raconte des histoires pour éduquer ou pour amuser, et c’est un art ancien, présent dans chaque culture. Ces histoires ont façonné la vision du monde et les valeurs dans toutes les cultures.

Ce n’est pas un hasard qu’aujourd’hui encore les speakers les plus connus soulignent le rôle et l’importance de savoir narrer comme une partie essentielle d’une communication verbale efficace et captivante.

Tous, au moins une fois dans la vie, nous avons expérimenté le pouvoir de la suggestion d’une « bonne histoire ». De « bonnes histoires » maintiennent notre attention en éveil, stimulent nos émotions et nos sentiments, nous aident à mémoriser et, quand elles sont racontées à la première personne, nous finissons par les partager. Justement, un poète américain, mais aussi romancier, dramaturge, essayiste et professeur d’anglais à l’Université Duke, Edward Reynold Price (1 février 1933 – 20 janvier 2011), a affirmé que « le son de l’histoire est le son dominant de notre vie ».

Toute la Bible est imprégnée d’histoires qui sont aussi le fondement du style de la communication de Jésus. Lorsqu’il marchait sur les routes de la Galilée avec ses disciples ou quand il enseignait les foules, Jésus de Nazareth proclamait son message et le partageait à travers « l’art de la narration ». Ce n’est pas une coïncidence si Mathieu nous rappelle que la narration était la technique préférée de Jésus quand Il parlait aux foules (Cf. Mt 13,34). Oui, Jésus semble être un habile storyteller. Il est intéressant de noter que lorsqu’on a demandé à l’écrivain américain qui était le plus grand storyteller de l’histoire, il a répondu que c’était Jésus de Nazareth.

Jésus a su non seulement se servir de « l’art de la narration » pour parler du Père et de son Royaume, mais utilisait un langage direct et simple, en dirigeant constamment l’attention vers la réalité ordinaire et quotidienne, comme par exemple des oiseaux, des fleurs, des pièces de monnaie perdues et tellement d’autres choses communes et familières aux gens de son époque (prêtres, pharisiens, docteurs de la Loi, pêcheurs, agriculteurs etc.).

Avec ses histoires percutantes, Jésus était en mesure de capter l’attention de son public, inspirer son imagination et communiquer son message convaincant, capable de transformer, changer toute une vie. Grâce à son art narratif, Jésus a su révéler le visage miséricordieux du Père et toucher les cordes les plus profondes chez ceux qui l’écoutaient. C’est pourquoi ce n’est pas un hasard si, parmi ses auditeurs, nombreux ont été ceux qui ont décidé de le suivre, et devenir une partie de son histoire. De génération en génération, suivant l’exemple du Maître, ses disciples ont raconté, proclamé, annoncé la Bonne Nouvelle, l’histoire de la bonté et de la miséricorde de Dieu, incarnées en Jésus Christ.

Les dernières paroles adressées par Jésus au Gérasénien : « Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi » (Lc 8,39), encouragent l’ancien possédé à aller et proclamer dans toute la ville ce que Jésus a fait pour Lui. A La Salette, la « Belle Dame » a confié aux deux petits bergers, Maximin et Mélanie, la mission de raconter l’histoire de leur rencontre avec elle. Cette histoire aussi, tout comme celle de son Fils, a été transmise de génération en génération. Ces deux histoires ont transformé la vie d’un grand nombre d’hommes et de femmes. Et nous, missionnaires de Notre-Dame de La Salette, nous avons reçu le don de ces deux histoires : non pas pour les garder jalousement, mais pour les raconter et les faire raisonner dans la vie ordinaire de nos frères et sœurs que nous rencontrons lors de notre pèlerinage sur terre vers la Jérusalem céleste. Aujourd’hui comme hier, l’Église comme le monde, ont besoin d’écouter ces deux histoires. Aussi bien l’Église que le monde, ont besoin de les entendre justement de ceux qui ont été transformés personnellement tant par le Fils que par la Mère.

Marie nous parle de son Fils

Si les témoins avaient le devoir de transmettre la nouvelle de la glorieuse apparition aux habitants des environs de Corps, la préoccupation de Marie, Mère du Divin Rédempteur, était de rappeler à l’Église son devoir d’être la messagère de la Bonne Nouvelle du salut. C’est pourquoi Marie n’a pas le souci d’exalter son propre nom, même si elle mérite cet honneur. La Mère de l’Église semble nous rappeler la soumission comme condition fondamentale pour mériter les grâces que son Fils nous a laissées en héritage, à travers son abaissement jusqu’à la condition humaine et culminant dans l’effusion de son sang sur la croix.

L’apparition de Marie à La Salette n’est pas une fin en soi. Marie veut réveiller dans tous les baptisées, à commencer par ceux sur qui repose la plus grande responsabilité dans l’Église, la conscience de l’urgence d’annoncer à tous le mystère de son Fils, mort et ressuscité. Elle ne se place pas au centre de son message. Le but de sa glorieuse apparition, comme pendant les noces de Cana, est de demander l’obéissance à son Fils : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2,5).

En 2001, Jean Paul II, dans son message pour la Journée Mondiale Missionnaire, encourageait le peuple de Dieu à se mettre en route pour porter l’Évangile de Jésus à tous les peuples. Quelle histoire devons-nous donc raconter ? Le crucifix lumineux que Marie porte sur sa poitrine répond précisément à cette question, puisque c’est lui qui a le plus attiré l’attention de Maximin et Mélanie à cause de la lumière qui en émanait. Ceci montre et confirme l’appel missionnaire de Paul : « Alors que les Juifs réclament des signes miraculeux, et que les Grecs recherchent une sagesse, nous, nous proclamons un Messie crucifié » (1 Cor 1,22–23). C’est cette histoire, ce message que nous devons raconter jusqu’à l’ultime venue du Christ. Afin que cette « grande aventure de l’évangélisation » soit effective, Jean Paul II propose des méthodes nouvelles, de nouveaux modèles et de nouveaux paradigmes. Dans cette mission commune à tous, il est important de rendre présente la grâce du Seigneur Jésus Christ dans la vie de nos frères et sœurs.

Faire mémoire nous rend capables de cheminer vers demain

Dans sa dernière recommandation adressée aux voyants, répétée deux fois en français, Marie a demandé de « le » communiquer à tout son peuple (précisément : « Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple »). Ce « le », transmis durant 175 ans, concerne l’évènement de La Salette tout entier. Ici, les détails comptent : le pays dans lequel l’apparition a eu lieu (la France du XIXe siècle) ; le lieu de l’apparition (un village des Alpes) ; le jour et l’heure (environ 15h, samedi 19 septembre 1846) ; le moment après les premières vêpres de la fête liturgique de Notre-Dame des Douleurs (célébrée le 3e dimanche de septembre[1]) ; les vêtements de la « Belle Dame », semblables à ceux que portaient les femmes des campagnes de la région de La Salette, et les autres éléments de son apparence (le crucifix avec Jésus[2], la tenaille et le marteau[3], les deux chaines[4], les roses multicolores) ; ensuite la tristesse, le visage caché, les larmes, la manière dont Marie se comportait et déplaçait en présence des enfants. Mais aussi, le message lui-même et les deux langues dans lesquelles il a été communiqué, la source qui a jailli et qui coule toujours à l’endroit où est apparu le globe de lumière avec Marie assise à l’intérieur, et enfin le fait que les deux enfants ont reçus des secrets dont ils n’ont même pas parlé entre eux. 

Nous connaissons tous les éléments. Nous en parlons dès qu’une occasion se présente. Tant que la Basilique de la Bienheureuse Vierge Marie sur la montagne proche du village de La Salette en France existe, et tant qu’existe la Congrégation des Missionnaires de Notre-Dame de La Salette, la continuité et l’actualité du message de la « Belle Dame » laissé à Mélanie et Maximin seront assurées. La transmission du récit de cet événement suppose une continuation jusqu’à la fin des temps, mais pourra se terminer plus tôt, si les hommes se convertissent et, par leur comportement, rendent caduque l’appel de la Dame en pleurs à la conversion et à la pénitence.

Les vrais fils spirituels de la Vierge Marie accordent sans doute une plus grande importance à la conversion de l’humanité aux sentiers de la volonté divine qu’à l’existence de la Basilique de Notre-Dame à La Salette et à celle de la Congrégation des Missionnaires salettins.

Un élément reste encore non résolu et fait l’objet d’inutiles polémiques : quelle est la portée des secrets confiés à Mélanie et à Maximin[5] ?

Le fait que Marie confie des secrets aux voyants, constitue un élément important dans la transmission du récit de l’évènement de La Salette. Ces secrets nous assurent que cette rencontre avait un caractère mystérieux et exigent de le respecter. Ne cherchons pas à découvrir leur contenu, mais, en donnant le récit de l’apparition, mentionnons toujours leur existence, en reconnaissant humblement notre ignorance quant à leur contenu.

Flavio Gillio MS

Eusébio Kangupe MS

Karol Porczak MS



[1] Cette fête a été introduite d’abord par les servites. A partir de 1667, elle s’est propagée dans quelques diocèses. En 1814, le Pape Pie VII (1800-1823) l’a instaurée dans toute l’Église et a fixé le 3e dimanche de septembre comme jour de la fête. Le Pape Pie X (1903-1914) a établi la fête le 15 septembre, date à laquelle elle est célébrée aujourd’hui.

[2] C’est de cette croix que procédait toute la lumière enveloppant la figure de Marie, alors que Jésus sur la croix était vivant, mais – comme ont rapporté les enfants – en agonie. Jésus ne portait pas encore de blessure sur son côté droit, ouverte par la lance après sa mort.

[3] Ces instruments étaient placés SOUS les bras de la croix portée par Marie, et non SUR eux, comme cela est représenté sur notre croix missionnaire. Il ne s’agit pas d’une question technique, relative à la façon de les fixer, mais leur positionnement a une valeur symbolique.

[4] Une chaine épaisse, avec de grands anneaux, était posée sur les épaules de la « Belle Dame », tandis qu’une chaine plus petite supportait la croix sur sa poitrine.

[5] Nous savons, grâce aux commentaires des enfants sur leur vision de la « Belle Dame », que pendant leur rencontre un petit incident s’est produit, ce qui confirme qu’à ce moment-là, quand ils écoutaient les secrets, les enfants n’étaient ni en extase ni sourds. Lorsque Maximin écoute attentivement la « Belle Dame », Mélanie ne l’étend pas, mais ne présente pas de signe d’ennui ou d’impatience. Elle attend patiemment, sans entendre une parole. Ensuite, les rôles s’inversent : quand Mélanie écoute la « Belle Dame » qui lui confie des secrets, Maximin n’entend pas la voix de Marie. Il commence à s’ennuyer et, avec son bâton, à pousser des petits cailloux en direction de Marie. S’il était sourd, il aurait tout de suite remarqué que les cailloux ne faisaient aucun bruit. Plus tard, quand Mélanie lui reproche ce comportement, il se justifie en disant qu’aucun caillou n’a touché la « Belle Dame ». Il semble donc qu’en écoutant Marie, Mélanie, tout comme Maximin, sont restés bien conscients de que qui se passait autour d’eux et ne sont pas entrés en extase.

Publié dans INFO (FR)

L’Arche de l’Alliance

(Assomption—Lectures tirées de la messe de la veille au soir : Chroniques 15, 3-4,15-16 à 16, 1-2 ; 1 Corinthiens 15, 54-57 ; Luc 11, 27-28)

C'était une journée de grande fête à Jérusalem ! L'Arche de l'Alliance était rapatriée, comme nous le raconte la première lecture, « jusqu’à l’emplacement préparé pour elle ». Aujourd'hui, nous célébrons Marie, l'Arche de la Nouvelle Alliance, au moment où elle monte à la place que le Père lui a préparée au ciel.

De même que l'Arche construite par Moïse était le signe principal de la présence de Dieu parmi son peuple, ainsi le sein de la Vierge a amené le Fils de Dieu parmi nous. Dans l'Évangile d'aujourd'hui, une femme dans la foule cria à Jésus en disant : « Heureuse la mère qui t’a porté en elle ». Elle fut peut-être la première à réaliser la prophétie que la Vierge elle-même prononça dans son Magnificat : « Tous les âges me diront bienheureuse ».

C'est parce que Marie a été assumée au ciel que nous avons son apparition à la Salette (entre autres). Son éclat, en tant que Reine du Ciel, c'est la lumière du Christ qui rayonne d'elle. Tout dans l'apparition nous dirige vers le Christ. Ici aussi, elle sert d'Arche, amenant encore une fois son Fils à son peuple.

La Belle Dame fait écho à la réponse de Jésus à la femme de l'Évangile : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! », avec ses propres paroles, « S'ils se convertissent ». Elle promet toutes sortes de grâces, et une abondance de miséricorde.

L'Assomption reflète les paroles de Saint Paul dans la deuxième lecture, « La mort a été engloutie dans la victoire ». La Salette montre le lien tragique entre le péché et la mort, mais fournit en même temps le moyen de triompher des deux. Comment participons-nous à cette victoire ? Un bon point de départ est l'observation des commandements conservés sur des tablettes de pierre et gardées dans l'Arche d'Alliance d'origine.

Si vous êtes allé à La Salette et avez participé, la nuit, à la procession aux flambeaux, vous avez probablement fait l'expérience de l'enthousiasme particulier qui accompagne le chant de l'Angélus de la Salette et la fin de la cérémonie. C'est comme le mot d'ordre de David aux « chantres, avec leurs instruments, pour les faire retentir avec force en signe de joie ».

Que notre amour pour Notre Dame de la Salette soit toujours une source de joie dans nos cœurs.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Vivre dans le Christ, ensemble

(19e dimanche ordinaire : 1 Rois 19, 4-8 ; Éphésiens 4, 30-5, 2 ; Jean 6, 41-51)

Elie fut un prophète puissant et efficace. Cela semble donc étrange de l'entendre, dans la première lecture, demander la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! »

Peu d'entre nous demandent la mort, mais il y a des occasions où nous prions, « Assez, Seigneur ! » Il peut nous sembler parfois que l'époque dans laquelle nous vivons est plus dure que pour les générations précédentes ; voici les maux dont nous sommes témoins : amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, toute espèce de méchanceté

La liste ci-dessus vous semble-t-elle familière ? Elle devrait, car elle est tirée de la deuxième lecture d'aujourd'hui, écrite il y a plus de 1 950 ans. Il a toujours existé des attitudes et des comportements qui empêchent les chrétiens de vivre une relation d'amour et de foi avec Dieu.

C'est déjà assez mal quand cette négativité est dirigée contre les autres, que nous considérons comme des ennemis. Nous le voyons dans les murmures de ceux qui se sont offensés de la prétention de Jésus à être descendu du ciel.

Mais c'est encore pire quand l'amertume est dirigée contre Dieu. A la Salette, Marie a parlé de l'abus du nom de son Fils et d'un rejet général de la pratique de la foi. Même Maximin et Mélanie ont dû admettre qu'ils ne priaient guère.

La prière est la solution. Dieu a entendu la prière d'Elie, non pas en lui ôtant la vie, mais en lui donnant la force. Si la prière privée est efficace, celle de la communauté chrétienne l'est encore plus. Dans le psaume d'aujourd'hui, nous entendons : « Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble son nom ».

Lorsque nous participons ensemble à l'Eucharistie, et que nous « goûtons et voyons comme est bon le Seigneur », non seulement nous échappons, au moins pour un temps, à l'amertume et à la malice du monde qui nous entoure, mais nous cherchons la réparation de ces mêmes défauts en nous. Alors, comme Elie "fortifié par cette nourriture", nous pouvons espérer porter dans notre vie quotidienne une attitude communautaire.

De cette manière, le message salettin de conversion et de réconciliation devient l'expression des paroles de saint Paul : « Cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, s’offrant en sacrifice à Dieu ».

Un ange a réveillé Élie et lui a fourni de la nourriture. La Belle Dame réveille son peuple et le dirige vers le Pain de la Vie, la chair de son Fils, « donnée pour la vie du monde », sans laquelle nous ne pouvons vraiment pas vivre.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
mardi, 20 juillet 2021 19:29

Une histoire à raconter

Une histoire à raconter

Août 2021

Raconter une histoire enflamme le cœur

L’art narratif existe depuis les débuts de la civilisation humaine. On raconte des histoires pour éduquer ou pour amuser, et c’est un art ancien, présent dans chaque culture. Ces histoires ont façonné la vision du monde et les valeurs dans toutes les cultures.

Ce n’est pas un hasard qu’aujourd’hui encore les speakers les plus connus soulignent le rôle et l’importance de savoir narrer comme une partie essentielle d’une communication verbale efficace et captivante.

Tous, au moins une fois dans la vie, nous avons expérimenté le pouvoir de la suggestion d’une « bonne histoire ». De « bonnes histoires » maintiennent notre attention en éveil, stimulent nos émotions et nos sentiments, nous aident à mémoriser et, quand elles sont racontées à la première personne, nous finissons par les partager. Justement, un poète américain, mais aussi romancier, dramaturge, essayiste et professeur d’anglais à l’Université Duke, Edward Reynold Price (1 février 1933 – 20 janvier 2011), a affirmé que « le son de l’histoire est le son dominant de notre vie ».

Toute la Bible est imprégnée d’histoires qui sont aussi le fondement du style de la communication de Jésus. Lorsqu’il marchait sur les routes de la Galilée avec ses disciples ou quand il enseignait les foules, Jésus de Nazareth proclamait son message et le partageait à travers « l’art de la narration ». Ce n’est pas une coïncidence si Mathieu nous rappelle que la narration était la technique préférée de Jésus quand Il parlait aux foules (Cf. Mt 13,34). Oui, Jésus semble être un habile storyteller. Il est intéressant de noter que lorsqu’on a demandé à l’écrivain américain qui était le plus grand storyteller de l’histoire, il a répondu que c’était Jésus de Nazareth.

Jésus a su non seulement se servir de « l’art de la narration » pour parler du Père et de son Royaume, mais utilisait un langage direct et simple, en dirigeant constamment l’attention vers la réalité ordinaire et quotidienne, comme par exemple des oiseaux, des fleurs, des pièces de monnaie perdues et tellement d’autres choses communes et familières aux gens de son époque (prêtres, pharisiens, docteurs de la Loi, pêcheurs, agriculteurs etc.).

Avec ses histoires percutantes, Jésus était en mesure de capter l’attention de son public, inspirer son imagination et communiquer son message convaincant, capable de transformer, changer toute une vie. Grâce à son art narratif, Jésus a su révéler le visage miséricordieux du Père et toucher les cordes les plus profondes chez ceux qui l’écoutaient. C’est pourquoi ce n’est pas un hasard si, parmi ses auditeurs, nombreux ont été ceux qui ont décidé de le suivre, et devenir une partie de son histoire. De génération en génération, suivant l’exemple du Maître, ses disciples ont raconté, proclamé, annoncé la Bonne Nouvelle, l’histoire de la bonté et de la miséricorde de Dieu, incarnées en Jésus Christ.

Les dernières paroles adressées par Jésus au Gérasénien : « Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi » (Lc 8,39), encouragent l’ancien possédé à aller et proclamer dans toute la ville ce que Jésus a fait pour Lui. A La Salette, la « Belle Dame » a confié aux deux petits bergers, Maximin et Mélanie, la mission de raconter l’histoire de leur rencontre avec elle. Cette histoire aussi, tout comme celle de son Fils, a été transmise de génération en génération. Ces deux histoires ont transformé la vie d’un grand nombre d’hommes et de femmes. Et nous, missionnaires de Notre-Dame de La Salette, nous avons reçu le don de ces deux histoires : non pas pour les garder jalousement, mais pour les raconter et les faire raisonner dans la vie ordinaire de nos frères et sœurs que nous rencontrons lors de notre pèlerinage sur terre vers la Jérusalem céleste. Aujourd’hui comme hier, l’Église comme le monde, ont besoin d’écouter ces deux histoires. Aussi bien l’Église que le monde, ont besoin de les entendre justement de ceux qui ont été transformés personnellement tant par le Fils que par la Mère.

Marie nous parle de son Fils

Si les témoins avaient le devoir de transmettre la nouvelle de la glorieuse apparition aux habitants des environs de Corps, la préoccupation de Marie, Mère du Divin Rédempteur, était de rappeler à l’Église son devoir d’être la messagère de la Bonne Nouvelle du salut. C’est pourquoi Marie n’a pas le souci d’exalter son propre nom, même si elle mérite cet honneur. La Mère de l’Église semble nous rappeler la soumission comme condition fondamentale pour mériter les grâces que son Fils nous a laissées en héritage, à travers son abaissement jusqu’à la condition humaine et culminant dans l’effusion de son sang sur la croix.

L’apparition de Marie à La Salette n’est pas une fin en soi. Marie veut réveiller dans tous les baptisées, à commencer par ceux sur qui repose la plus grande responsabilité dans l’Église, la conscience de l’urgence d’annoncer à tous le mystère de son Fils, mort et ressuscité. Elle ne se place pas au centre de son message. Le but de sa glorieuse apparition, comme pendant les noces de Cana, est de demander l’obéissance à son Fils : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2,5).

En 2001, Jean Paul II, dans son message pour la Journée Mondiale Missionnaire, encourageait le peuple de Dieu à se mettre en route pour porter l’Évangile de Jésus à tous les peuples. Quelle histoire devons-nous donc raconter ? Le crucifix lumineux que Marie porte sur sa poitrine répond précisément à cette question, puisque c’est lui qui a le plus attiré l’attention de Maximin et Mélanie à cause de la lumière qui en émanait. Ceci montre et confirme l’appel missionnaire de Paul : « Alors que les Juifs réclament des signes miraculeux, et que les Grecs recherchent une sagesse, nous, nous proclamons un Messie crucifié » (1 Cor 1,22–23). C’est cette histoire, ce message que nous devons raconter jusqu’à l’ultime venue du Christ. Afin que cette « grande aventure de l’évangélisation » soit effective, Jean Paul II propose des méthodes nouvelles, de nouveaux modèles et de nouveaux paradigmes. Dans cette mission commune à tous, il est important de rendre présente la grâce du Seigneur Jésus Christ dans la vie de nos frères et sœurs.

Faire mémoire nous rend capables de cheminer vers demain

Dans sa dernière recommandation adressée aux voyants, répétée deux fois en français, Marie a demandé de « le » communiquer à tout son peuple (précisément : « Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple »). Ce « le », transmis durant 175 ans, concerne l’évènement de La Salette tout entier. Ici, les détails comptent : le pays dans lequel l’apparition a eu lieu (la France du XIXe siècle) ; le lieu de l’apparition (un village des Alpes) ; le jour et l’heure (environ 15h, samedi 19 septembre 1846) ; le moment après les premières vêpres de la fête liturgique de Notre-Dame des Douleurs (célébrée le 3e dimanche de septembre[1]) ; les vêtements de la « Belle Dame », semblables à ceux que portaient les femmes des campagnes de la région de La Salette, et les autres éléments de son apparence (le crucifix avec Jésus[2], la tenaille et le marteau[3], les deux chaines[4], les roses multicolores) ; ensuite la tristesse, le visage caché, les larmes, la manière dont Marie se comportait et déplaçait en présence des enfants. Mais aussi, le message lui-même et les deux langues dans lesquelles il a été communiqué, la source qui a jailli et qui coule toujours à l’endroit où est apparu le globe de lumière avec Marie assise à l’intérieur, et enfin le fait que les deux enfants ont reçus des secrets dont ils n’ont même pas parlé entre eux. 

Nous connaissons tous les éléments. Nous en parlons dès qu’une occasion se présente. Tant que la Basilique de la Bienheureuse Vierge Marie sur la montagne proche du village de La Salette en France existe, et tant qu’existe la Congrégation des Missionnaires de Notre-Dame de La Salette, la continuité et l’actualité du message de la « Belle Dame » laissé à Mélanie et Maximin seront assurées. La transmission du récit de cet événement suppose une continuation jusqu’à la fin des temps, mais pourra se terminer plus tôt, si les hommes se convertissent et, par leur comportement, rendent caduque l’appel de la Dame en pleurs à la conversion et à la pénitence.

Les vrais fils spirituels de la Vierge Marie accordent sans doute une plus grande importance à la conversion de l’humanité aux sentiers de la volonté divine qu’à l’existence de la Basilique de Notre-Dame à La Salette et à celle de la Congrégation des Missionnaires salettins.

Un élément reste encore non résolu et fait l’objet d’inutiles polémiques : quelle est la portée des secrets confiés à Mélanie et à Maximin[5] ?

Le fait que Marie confie des secrets aux voyants, constitue un élément important dans la transmission du récit de l’évènement de La Salette. Ces secrets nous assurent que cette rencontre avait un caractère mystérieux et exigent de le respecter. Ne cherchons pas à découvrir leur contenu, mais, en donnant le récit de l’apparition, mentionnons toujours leur existence, en reconnaissant humblement notre ignorance quant à leur contenu.

Flavio Gillio MS

Eusébio Kangupe MS

Karol Porczak MS



[1] Cette fête a été introduite d’abord par les servites. A partir de 1667, elle s’est propagée dans quelques diocèses. En 1814, le Pape Pie VII (1800-1823) l’a instaurée dans toute l’Église et a fixé le 3e dimanche de septembre comme jour de la fête. Le Pape Pie X (1903-1914) a établi la fête le 15 septembre, date à laquelle elle est célébrée aujourd’hui.

[2] C’est de cette croix que procédait toute la lumière enveloppant la figure de Marie, alors que Jésus sur la croix était vivant, mais – comme ont rapporté les enfants – en agonie. Jésus ne portait pas encore de blessure sur son côté droit, ouverte par la lance après sa mort.

[3] Ces instruments étaient placés SOUS les bras de la croix portée par Marie, et non SUR eux, comme cela est représenté sur notre croix missionnaire. Il ne s’agit pas d’une question technique, relative à la façon de les fixer, mais leur positionnement a une valeur symbolique.

[4] Une chaine épaisse, avec de grands anneaux, était posée sur les épaules de la « Belle Dame », tandis qu’une chaine plus petite supportait la croix sur sa poitrine.

[5] Nous savons, grâce aux commentaires des enfants sur leur vision de la « Belle Dame », que pendant leur rencontre un petit incident s’est produit, ce qui confirme qu’à ce moment-là, quand ils écoutaient les secrets, les enfants n’étaient ni en extase ni sourds. Lorsque Maximin écoute attentivement la « Belle Dame », Mélanie ne l’étend pas, mais ne présente pas de signe d’ennui ou d’impatience. Elle attend patiemment, sans entendre une parole. Ensuite, les rôles s’inversent : quand Mélanie écoute la « Belle Dame » qui lui confie des secrets, Maximin n’entend pas la voix de Marie. Il commence à s’ennuyer et, avec son bâton, à pousser des petits cailloux en direction de Marie. S’il était sourd, il aurait tout de suite remarqué que les cailloux ne faisaient aucun bruit. Plus tard, quand Mélanie lui reproche ce comportement, il se justifie en disant qu’aucun caillou n’a touché la « Belle Dame ». Il semble donc qu’en écoutant Marie, Mélanie, tout comme Maximin, sont restés bien conscients de que qui se passait autour d’eux et ne sont pas entrés en extase.

Publié dans MISSION (FR)
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